Après une rude journée [PV]

Son service était enfin fini. La journée avait été beaucoup plus longue et éprouvante que d'habitude. La fille de son patron était tombée malade et il avait dû s'en occuper toute la journée sans compter les innombrables invités qu'il avait dû recevoir. Pff. Il ne comprenait vraiment pas pourquoi tous ces gens s'intéressaient à la maladie de la petite fille. Elle n'avait rien de grave et s'en remettrait en deux trois jours alors, pourquoi ? Pourquoi avait-il vu défiler presque toutes la population riche d'Amber ? Soupirant, il laissa l'eau chaude de la douche le détendre doucement avant de ressortir de celle-ci pour s'essuyer rapidement avant d'enfiler ses vêtements. Un jean noir et un polo vert avec un col en V. Bon, maintenant, sortir. Il savait qu'il en avait l'autorisation mais, c'était toujours un peu compliqué, car, il devait ouvrir la porte enlever les alarmes, les remettre. Bref, il en avait bien pour dix minutes. D'ailleurs, ça l'exaspérait à chaque fois ! Soupirant à nouveau, il attrapa son sac et entreprit de rejoindre la porte d'entrée.

La maison était silencieuse. Le noir totale y régnait. Tout le monde dormait où alors, était occupé. Bref, Morin s'en fichait. Il avait terminé sa journée et il était hors de question qu'il retourne faire quelque chose ! Par chance, rien ne se produisit et il arriva à sortir de la maison sans encombre pour finalement rejoindre les rues d'Amber. Se demandait bien ce qu'il allait faire. N'était absolument pas sur de voir ses amis ce soir, car, ils travaillaient surement. Une main passa rapidement dans ses cheveux alors que finalement, il se décida d'aller se détendre à sa façon. Il n'y avait qu'une chose qui le reposait vraiment et, s'il trouvait un endroit calme, il pourrait le faire. Souriant doucement à cette pensée, il se mit calmement en route, saluant les quelques personnes qu'il connaissait au passage alors que ses pas cherchaient l'endroit idéal. Il y en avait plusieurs. Mais, ce soir, beaucoup étaient déjà utilisés. Et, il ne souhaitait pas aller là où il y avait du monde. Surtout s'il ne connaissait pas les personnes. Pourquoi ? Car, ici, être trop propres sur soit signifiait appartenir à en haut. Donc, il ne valait mieux pas qu'il s'attarde avec de total inconnu. Son but n'était pas de se faire tabasser. Surtout quand le lendemain une grande réception avait lieu.

Ce ne fut finalement qu'au bout d'une heure de marche que Morin trouva l'endroit idéal. Oh, bien-sûr, il y avait d'autre personne mais, pas là où il allait donc, c'était parfait. Ici, de toute façon, on le connaissait. Personne ne savait ce qu'il venait faire mais, on le laissait passer. Il ne venait pas voler les armes. Donc, on ne lui disait rien. Il ne gênait pas, on ne s'occupait pas de lui. Enfin, pour dire vrai, Morin n'aimait pas vraiment cet endroit. Oui il était parfait mais, c'était un peu triste, glauque même. Pas autant que certains endroits d'Amber mais, assez pour en être déprimant. Enfin, il s'y était habitué et puis, lorsqu'il faisait ce qu'il allait faire, il oubliait ce qui l'entourait. Il partait là où il le voulait. C'est d'ailleurs pour cela que ça le détendait à son maximum ! Arrivant dans le coin le plus reclus de la caserne, là où s'étendait un grand carré entouré de bâtiments inhabité et inviolé du fait qu'ils ne contenaient rien, Morin s'arrêta. Dans cette petite cour, se laissant tomber au sol. Les yeux vers le ciel. Enfin, ce qui était autrefois le ciel. Les machines ne marchant presque plus, on voyait plus de bétons que d'étoiles ! Soupirant doucement, il laissa son sac tomber à ses côtés et alors, doucement, il en sortit ses chaussons. Ils étaient abîmés mais, il en avait d'autre, des tout neufs qu'il gardait pour...pour rêver surement. Les tournants entre ses doigts, Morin sourit doucement et alors, il retira ses chaussures et ses chaussettes avant de glisser dans les pointes ses pieds. Ca lui allait bien, non, ça lui allait à la perfection. Ses pieds étaient maintenant entourés d'un fin tissus noir avec au bout la pointe, dur et douloureuse mais, il ne sentait plus la douleur, il était habitué. Entourant sa cheville remontait doucement le lacet, fait d'un ruban noir également. Il ne se voyait pas sous son jean mais, durant un spectacle, il aurait dû être mit à la perfection, sans la moindre anicroche. Sans le moindre faut plis.

Je me rappelle encore lorsque mes chaussons foulait le sol de bois noir. Je me rappelle encore lorsque l’on m’applaudissait pour ma danse. Je m’en rappelle et pourtant, j’y appelle « rêve ». Pourquoi ? Par peur de souffrir. La peur également de ne plus jamais pouvoir fouler ce sol…

Il s'était levé. De toute sa hauteur. Son corps s'étendant avec grâce alors que de la musique sourde venait envahir la cour. Et voilà, il dansait. Un premier pas, puis un second. Tout en grâce, tout en forme. Des mouvements souples, droits et uniques. C'était beau, non, c'était magnifique et extraordinaire. Il avait sa danse et, il ne la laisserait à personne. Il était parti dans son monde et, il y resterait jusqu'à l'épuisement. Il avait besoin de danser. C'était sa vie. S'il ne le faisait pas, il mourrait. Cela se voyait dans sa danse si belle, si sublime.

Combien de temps il dansa ? Morin ne le savait pas. Ce ne fut que lorsque la fatigue se fit trop grande et le souffle trop court que son corps se stoppa. Un dernier saut et il était là, sur le sol, dans sa position finale. D’ailleurs, il ne bougea plus. Il resta ainsi, attendant. Quoi ? Il ne le savait pas mais, c’était toujours ainsi. Pendant plusieurs secondes, il restait ainsi, attendant. Peut être rêvait-il de pouvoir à nouveau entendre des applaudissements face à sa danse. Il ne savait pas…

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