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 Plume ou Ancre

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Mao Yu Wei

Mao Yu Wei


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MessageSujet: Plume ou Ancre   Plume ou Ancre Icon_minitimeDim 6 Sep - 12:23

Carte d’Identité.

    NOM : Mao ()
    Son nom de famille signifie « Ancre ». Il perpétue la tradition familiale qui veut qu’on appelle plus couramment quelqu’un par son nom de famille que par son prénom, réservé aux intimes. Et comme il n’a plus de contact avec ses proches, presque tout le monde emploie ce nom. C’est le nom qu’il donne lorsqu’il se présente et il s’attend à ce que ce soit celui qu’on emploie.

    PRÉNOM : Yu-Wei (羽 猥)
    Ce prénom signifie Plume Libre, il est précieux aux yeux de Mao qui y voit comme sa vocation. Ce n’était pas vraiment le projet de ses parents lorsqu’ils l’ont choisi. Mao préfère le garder pour lui comme quelque chose de personnel, parce qu’il y tient, qu’il le considère comme sa vraie nature, son essence… Mais aussi parce qu’il a honte de trahir son nom. Entre son idéal de lui-même et la réalité, il y a un précipice… Si ce prénom a représenté son rêve, aujourd’hui, il a un sens ironique.

    [Si vous parlez chinois vous constaterez que c'est faux XD un des idéogrammes ne va pas. Mais tant pis, je le laisse en l'état...]

    SURNOM : Si la plupart de ses connaissances l’appellent Mao, les gens ont aussi l’habitude de le surnommer « l’écrivain » dans son entourage, et on ne sait pas trop si c’est par respect ou moquerie, car rare sont ceux qui ont lu ce qu’il écrivait. Ce qui est sûr, c’est que son activité passe pour une forme d’excentricité, voir de la folie, dans ce milieu plus que modeste. Il a aussi accumulé des surnoms moins flatteurs, tels que « parasite » ou « fouine », accompagnés de divers qualificatifs.

    DATE DE NAISSANCE :Le 16 mai xxxx

    ÂGE : 27 ans

    SITUATION SOCIALE : Il ne meurt pas de faim, et c’est à peu près tout. Alors, bien sûr, on pourrait dire que comparé à certains, il est privilégié. Mais il ne peut se permettre aucun confort et lutte en permanence pour continuer à écrire, et à en vivre… Ou tout juste survivre.

    SITUATION PROFESSIONNELLE : Reporter indépendant, soit disant… En vérité, il signe la plupart de ses articles pour l’Avenir, un journal aux mains de l’Ordre qui n’est autre qu’un outil de propagande. De toute façon, le gouvernement a le monopole du secteur de la presse. Il travaille tantôt sur commande, tantôt en proposant des sujets, passant son temps à lécher les bottes de divers rédacteurs pour les obtenir. Il se retrouve souvent sans emploi et sans argent pendant les périodes de creux…


Dernière édition par Mao Yu Wei le Mer 9 Sep - 17:28, édité 11 fois
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Mao Yu Wei

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MessageSujet: Re: Plume ou Ancre   Plume ou Ancre Icon_minitimeMar 8 Sep - 23:00

Fichiers Complémentaires.

    DESCRIPTION PHYSIQUE :

    Mao parait beaucoup plus jeune que son âge véritable… C’est sans doute lié à de lointaines origines asiatiques, qui lui ont donné ses traits fins, sa peau blême et ses yeux bridés, qui cachent leurs véritables pensées derrière les replis de ses paupières et dans la noirceur de leur iris. Malgré les malheurs qui lui tombent régulièrement dessus, son visage reste intact des rides et des plissures amères qui déforment les figures des habitants de l’ombre.
    En revanche, les privations et les insomnies creusent ses joues et cernent ses yeux de véritables poches, plus ou moins gonflées suivant l’approche des échéances de ses articles, ou l’absence de commandes. Évènements opposés d’occupation frénétique ou de désœuvrement complet mais qui ont le même effet dévastateur sur son sommeil.

    Ses mains s’étirent en longueur et leurs articulations ressortent nettement, leur donnant un côté grotesque. Tantôt, elles s’agitent en d’absurdes mouvements accompagnant les discours volubiles de leur propriétaire, tantôt, elles s’enfoncent obstinément dans les poches d’un manteau élimé ou d’un pantalon trop grand d’une taille. Il ne possède qu’une tenue qui ne soit pas miteuse : vestige d’une époque de facilité, elle associe une chemise à rayures verticales d’une grande élégance à un pantalon bien coupé dont il s’efforce de conserver les plis avec son peu de talent à manier le fer à repasser. C’est le costume qu’il enfile lorsqu’il va démarcher les éditeurs de journaux. Ça n’a pas l’air de leur faire une forte impression, mais il le porte comme un reste de dignité. Et puis, cela fait parler de lui dans le quartier, et c’est surement l’origine de son surnom « l’Ecrivain ».
    Mao est quelqu’un de très nerveux, et ses gestes reflètent inconsciemment ce caractère. Il possède de nombreux tics, mais certains se manifestent plus souvent. Il a tendance à entortiller ses mèches noires autour de ses doigts et à tripoter ses cheveux de diverses manières lorsqu’il écoute quelqu’un, ou au contraire qu’il n’écoute pas. En tout cas, c’est très agaçant. Lorsqu’il est seul, il lui arrive de se mordiller les phalanges, de plus en plus fort, jusqu’à ce que la douleur lui fasse prendre conscience de ce qu’il fait.
    Parfois, quand il est angoissé, ses doigts se mettent à trembler, le forçant à serrer les poings pour cacher sa faiblesse.
    Son visage est généralement maussade, mais il est capable d’une gamme d’expressions très large. Il sourit plus souvent lorsqu’il est mal à l’aise, et rares sont ceux qui sont encore capable de faire naître un vrai sourire sur ses lèvres. Plus rares encore sont ceux qui en auraient envie. Lorsqu’il se concentre, il plisse ses yeux déjà étroits et sa bouche forme une légère moue. Il ne manifeste presque jamais de colère, et tout ce qui permet de distinguer cette émotion est la contraction de ses mâchoires, qui introduit une part de dureté dans son petit minois.
    Il joue souvent de son air inoffensif pour passer inaperçu, et est très doué pour regarder du coin de l’œil ou prêter l’oreille sans en avoir l’air. Son attitude est rarement en accord avec ce qu’il ressent, et ce sont ses pensées qui dirigent tout ça. Mais la peur peut lui faire perdre le contrôle, et là, tout peut disjoncter… Lorsqu’il se force à conserver l’air impassible malgré un dilemme profond, la sueur se met à dégouliner le long de son nez…

    Mao est frêle de carrure, et plutôt efflanqué, bref, son physique à l’origine délicat laisse désormais une impression de fragilité maladive. De petite taille, il n’a rien pour impressionner d’éventuels adversaires et cette faiblesse apparente ne dissimule aucune capacité cachée, si ce n’est une certaine souplesse couplée à de l’agilité. Il est nul en combat, armé ou non, et n’a pas de quoi se payer une arme. Il évite donc les traquenards autant qu’il le peut et tente de compenser une nature peu généreuse en termes de muscles par la ruse, mais il sait très bien que dans le monde actuel cela suffit rarement.
    En d’autres temps, son apparence androgyne lui aurait peut être valu un certain succès auprès de la gent féminine… Malheureusement, de nos jours, les filles préfèrent un mec bien baraqué et vigoureux, capable de les protéger contre des attouchements déplacés. Et le pire, c’est que ne pas faire partie de cette catégorie signifie également en être la proie… Le simple fait d’être faible suffit à attirer la convoitise, alors si l’on peut être qualifié de mignon…
    Cette peur est une bonne raison pour Mao de détester son physique, mais ce n’est pas la seule. Il se trouve fade et sans intérêt. Tout en lui est lisse, ténu, et la seule chose qui ressorte, c’est le manque. De sommeil, de nourriture, de tant d’autres choses… Son corps va en s’amenuisant avec le temps, et finira par rattraper le vide qui l’habite, tôt ou tard. Sûrement tôt.



    DESCRIPTION PSYCHOLOGIQUE :

    Mao est à l’origine quelqu’un d’idéaliste, d’assez naïf et rêveur. Il avait, qui plus est, une haute estime de lui-même. La vie l’a assez malmené pour qu’il perde son innocence, et plus encore sa fierté. Il n’a aujourd’hui que mépris et dégoût à son égard, et se voit comme un raté. Il est plutôt intelligent, mais ne met son talent qu’au service de besoins bassement matériels. Il faut manger, payer son loyer, et pour ça, il faut gagner de l’argent… Donc, travailler, et prendre des risques. Mao se définit de façon négative, agissant en fonction de ce qu’il veut éviter. Il agit pour cacher sa faiblesse et sa saleté intérieure, il agit pour éviter la souffrance, il ne fait que fuir. Il est plutôt éloquent, mais le manque de confiance en lui l’empêche de posséder un réel charisme. Et puis savoir bien parler, lorsqu’on n’a ni puissance physique ni grande fortune, ça ne mène pas bien loin. Globalement, on peut donc dire que Mao est une personne assez lâche.
    Il ne fait même pas preuve de grandeur dans la négativité. Non, monsieur n’est pas le mal incarné, il n’assume pas les actions immorales qu’il fera néanmoins, poussé par son envie de survivre à tout pris.
    D’où la façon dont il se définit pour lui-même : un minable. Évidemment, cela ne l’empêche pas de tenter de convaincre ceux qu’il rencontre du contraire, et il parvient même à avoir une image différente auprès de certaines personnes.
    La seule façon dont il est fidèle à lui-même, c’est qu’il continue d’écrire, envers et contre tout, alors que ce n’est pas une activité rentable et que cela le conduit à avoir honte de lui-même. Cette contradiction est toujours présente en lui. Il continue à suivre le choix qu’il a fait autrefois, même s’il se perd lui-même et même si cela n’a aucun sens. S’il s’arrête, s’il prend le temps d’observer sa déchéance et ce qu’il est devenu, il se rend compte qu’il n’a aucune issue. C’est pourquoi il est aussi nerveux, sans cesse agité d’émotions violentes, rempli d’une énergie qui peut sembler une force mais qui n’est que le relent du désespoir… Il est assez instable et peut à tout moment basculer dans une dépression profonde. Cela ne se produit qu’assez rarement, la nécessité de la survie étant plus forte et obligeant à l’action. Il ne peut guère rester terré chez lui : il n’en a pas les moyens. Et son corps, malgré sa chétivité, possède des réserves insoupçonnées qui expliquent que, jusqu’à présent, la mort ne l’ait pas rattrapé. Sa peur du néant est bien trop forte : il finit toujours par se remettre à bouger, frénétiquement, vaguement conscient de l’absurdité de ses efforts. Il fera tout pour se maintenir en vie, même s’il déteste cette existence.
    Il est assez solitaire, pas vraiment par goût, mais parce qu’il ne voit pas ce qu’il pourrait apporter à quelqu’un. Il craint le jugement d’autrui, il craint d’estimer, voir d’aimer quelqu’un, car il sait que tôt ou tard, cette personne découvrira ce qu’il est vraiment…



    RÊVE : Le rêve de Mao a été perdu il y a bien longtemps… Depuis son enfance, il voulait devenir écrivain. Il a persisté dans cette voie malgré le désaccord de ses parents et a ainsi perdu tout les avantages dont sa naissance l’avait doté. Il s’est avéré qu’il n’avait pas le talent nécessaire pour percer et vivre de sa plume. Cette désillusion l’a précipité au bas de l’échelle, mais il a mis à profit ses études littéraires pour vivoter en accomplissant de petits boulots d’écriture à droite à gauche. Il a fini par ce qu’il fait aujourd’hui, du journalisme de bas étage, populiste et sans le moindre intérêt artistique. Il souffre lorsque les gens le surnomment l’Ecrivain, car cela lui remémore son échec…

    PHOBIE : Mao a une véritable phobie des cadavres. Vous me direz, tout le monde a peur des cadavres. Mais chez lui, c’est une telle panique qu’il ne peut plus bouger lorsqu’il en voit un, il est pris de sueurs spectaculaires et sa respiration devient irrégulière. Les effets varient, mais ils sont toujours d’une intensité dangereuse. Et lorsqu’on vit à Amber, une telle phobie peut être un véritable handicap. D’ailleurs, il a perdu toute chance de décrocher la rubrique Faits Divers à cause d’elle, et pourtant dieu sait s’il y a de la matière. Ce sont les cadavres humains qui provoquent cette réaction chez lui. Les cadavres d’animaux le répugnent et lui causent des effets semblables, mais à une échelle bien moindre, au point qu’il parvient à faire comme si de rien n’était. Il mange pourtant de la viande quand il a de quoi s’en payer, car il n’a pas de problème dès lors que le corps est découpé et méconnaissable. Et puis, la viande, c’est bon.

    D’une façon plus générale, Mao a peur de la violence physique et de la souffrance. Il a moins peur de la mort que du vide…

    AIME/N’AIME PAS : Ce qu’il aime par-dessus tout, c’est écrire, non pas écrire pour un stupide journal mais laisser son esprit disparaître dans l’ampleur du récit, les mots qui courent en grappes sur la page et les pâtés d’encre laissés par sa plume trop pressée… Ecrire.
    Malheureusement, pour gagner des clopinettes, il doit travailler sans cesse et écrire des phrases sans âme, auxquelles il ne croit même pas. Il tente bien de trouver de l’intérêt à son métier mais plus le temps passe et plus l’amertume le saisit. Dans le fond, il n’est bon qu’à ça, à être un pigiste qui recopie des mensonges. Sa vie elle-même n’est après tout qu’un mensonge, une promesse loupée.
    Il a gardé des goûts de luxe, qui ne sont jamais satisfaits, au point qu’il les a oubliés et les conserve endormis au fond de lui. La vie lui semble donc fade et il n’apprécie ni nourriture, ni boisson, ni même les filles de joie, tout cela à cause de goûts trop élevés auxquels il ne peut rien. Rien de cela ne le rassasie, il voudrait des plats qui ne se mangent pas mais se savourent, des alcools qui ne font pas qu’enivrer mais qui ont le goût du rêve, des femmes qui offrent de l’amour et pas juste leur corps… C’est ce qu’il désire, mais il l’ignore, et se contente de trouver l’existence purement matérielle et ennuyeuse. Si la survie n’était pas si difficile, il se serait pendu depuis longtemps !
    Mis à part ce qu’il hait par-dessus tout, à savoir sa propre faiblesse et les situations ou personnes qui la font ressortir, la plupart des choses qu’il déteste, il les aime en même temps. C’est le cas d’Amber dans son ampleur, son hypocrisie, sa saleté repoussante, celle des corps et celle des mœurs, ce déchainement de violence… Et pourtant, cette volonté de survivre, de construire malgré tout, qui se manifeste de toute part, et qui crée tant de choses belles et laides… Il admire cette vie retorse et increvable, il aime ces gens qui lui ressemblent tant ils sont fragiles et faillibles, et il les hait comme il se hait lui-même…

    ORIENTATION SEXUELLE :
    Hétérosexuelle. Mao a déjà eu des aventures avec des femmes et est même tombé amoureux, et n’a pas l’impression d’être spécialement attiré par les hommes. L’intérêt que lui portent nombre de ces derniers a plutôt tendance à l’effrayer et le repousser. Il sait bien qu’en ces temps chaotiques il faut être capable de s’adapter, mais tant qu’il peut éviter…

    GROUPE :Mao travaille pour l’Ordre. Il est loin d’être un fanatique, mais il appuie leur idéologie de ses articles, et n’hésite pas à écrire des mensonges pour tromper le peuple afin qu’il reste sous contrôle. Il tente de se convaincre qu’il y a une part de vérité là dedans, et de croire que le Salut réside dans les manigances du Pouvoir. Car sinon, quel sens resterait-il à sa vie, et quel espoir à ce monde ?


Dernière édition par Mao Yu Wei le Mer 9 Sep - 17:23, édité 1 fois
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Mao Yu Wei

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MessageSujet: Re: Plume ou Ancre   Plume ou Ancre Icon_minitimeMer 9 Sep - 17:20

Fichier Privé.

    BIOGRAPHIE :

    Les conditions du bonheur sont inégalement réparties en ce monde. Il semblait que moi, depuis ma naissance, je les cumulais toutes. J’avais le confort, voir le luxe, une mère tendre et attentionnée, un père ferme mais juste que j’admirais… La misère du dehors ne me touchait pas, je vivais dans une citadelle de douceur et d’insouciance. J’ignorais ce qu’était la souffrance, et je ne m’en portais pas plus mal. Je n’ai pas le souvenir d’avoir été un enfant capricieux. J’avais une vie palpitante, peuplée de créatures de songes et de chimères tirées des livres. Je n’avais pas de camarade de mon âge avec qui jouer, et j’étais fils unique. C’est cette dernière raison pour laquelle je fus si choyé, et que je connus toujours l’abondance : j’ai compris par la suite que nous n’étions pas si riches, et que mes parents avaient beaucoup sacrifié pour m’élever dans les meilleures conditions possibles.

    Bref, j’aimais lire, l’imaginaire était le domaine de mes jeux et très vite j’inventais mes propres histoires. Jusqu’au lycée, j’eus des professeurs particuliers qui se succédèrent au fil des années, m’isolant du monde réel au point que je commençais à sentir la solitude peser sur moi. J’avais diversifié mes lectures et acquis une solide culture générale, et je me destinais à devenir écrivain. J’y travaillais quotidiennement, et même si je n’osais encore montrer mes manuscrits à personne, j’avais la conviction que ma volonté était assez forte pour me mener là où je l’aurai décidé.

    Mes parents avaient de grands espoirs pour mon avenir, et souhaitaient me voir réussir des études d’économie ou de médecine. Je fis alors la première preuve de ma lâcheté : par peur de les décevoir, je n’osais leur révéler mon choix et prétendit m’être inscrit en économie. En vérité, j’employais l’argent qu’ils m’envoyaient à me payer un studio d’étudiant et une année de littérature.
    C’est là que j’ai rencontré Joshua, qui fut mon premier ami, et la personne que j’ai le plus haï. Contrairement à moi, il venait d’un milieu modeste, et nous n’avions pas grand-chose en commun. Mais nous partagions un même rêve : écrire une œuvre qui nous ferait connaître et passerait à la postérité. Nous échangeâmes nos goûts littéraires, je lui fis découvrir des volumes antiques de la bibliothèque de mon père, ceux que l’Ordre interdit au fur et à mesure quand j’étais petit, et que j’avais sauvés des flammes pour les cacher dans mes affaires… Nous débattions sur le génie des anciens, sur la réalité du monde perdu qu’ils décrivaient… A l’époque, j’avais un idéal, et j’étais persuadé de pouvoir changer ce monde par l’écriture.

    « Les temps sont durs, les gens ont besoin de rêve. » me disait mon ami.

    Moi, je rejetais mes origines aisées, attiré par la vie de bohême et la liberté. J’enviais Joshua et ses manières sans contraintes, sa façon de vivre en saisissant toujours le maximum. Et pourtant, je le traitais parfois avec une certaine condescendance, sans m’en apercevoir. Il avait un sens aigu de la valeur matérielle des choses, alors que je flottais dans mes illusions, bien au dessus de tout cela. Sur le coup, cela m’évita de réaliser ce que je perdais. Lorsque mes parents découvrirent ma supercherie et me coupèrent les vivres, lorsque je persistais et qu’en désespoir de cause ils me déshéritèrent, je regardais s’écouler loin au dessous de moi ma fortune, mes liens avec ma famille, mon avenir doré. Je regardais tout cela s’évanouir et je ne ressentis rien.
    Joshua, qui n’avait jamais manifesté la moindre rancœur à mon égard pour notre différence sociale, se mit dans une colère sans précédent lorsqu’il apprit que j’avais tout perdu.
    « C’est pas vrai, t’as pas fait ça ?! Pauvre con ! Connard de richard de merde ! »
    Il affirma que j’aurai dû supplier mon père, quitte à ramper par terre et lui lécher les pieds s’il l’exigeait… Imaginer une telle humiliation était odieux et je trouvais cette servilité répugnante. Tout ça pour quoi, de l’argent ?
    Non, répondit Joshua, pas que l’argent, mais aussi une position, des relations, tout ce qui participe au succès !
    Je lui rétorquais que lui et moi n’avions pas besoin de ça, et que je voulais réussir par mon seul talent. Je ne voulais pas être avantagé par ma naissance privilégiée…
    Il se rit de moi.

    Malgré ce différent, Joshua me soutint durant la suite de mes études. Nous nous mîmes en collocation, et j’adoptais son mode de vie, succession de petits boulots et de préparation des examens. Le contraste avec mon ancienne existence était tel que j’aurai pu souffrir de cette vie, mais au contraire, je la savourais de toute mon âme, car elle avait la consistance de la réalité. Il me semblait que je marchais à grand pas vers l’accomplissement de mon destin. Peu importaient les efforts à fournir et l’inconstance du quotidien… L’écriture de mon roman avançait. Peu importait que je ne mange pas tous les jours à ma faim.

    Les ambitions de Joshua étaient tout aussi grandes, et nous entretenions une aimable rivalité. Je critiquais ses écrits, il incendiait les miens… Nous progressâmes ainsi mutuellement, jusqu’à un certain stade où je me retrouvais brusquement bloqué. Mes intrigues se ressemblaient, mon style était trop ampoulé… Peut être était-ce un problème que j’avais depuis toujours, mais j’en pris peu à peu conscience. Pendant ce temps, Joshua continuait de s’améliorer.

    C’est la première fois que j’éprouvais vraiment le sens de ces paroles : les conditions du bonheur sont inégalement réparties. J’avais misé tout mon avenir sur l’écriture, et je ne possédais pas le talent.
    Je persévérais néanmoins, durant des années, où grandit mon amertume et où la dureté de ma vie devint de plus en plus pesante. Mon corps en fit peu à peu les frais. Mes études finies, je travaillais sans cesse pour gagner tout juste de quoi survivre. Je bossais comme pigiste à droite à gauche, fit un peu de traduction, servait de correcteur à une maison d’édition qui fit faillite avant de m’avoir versé mon salaire… Le secteur qui embauchait le plus était celui de la presse, c’est pourquoi je finis par faire du journalisme mon activité principale. Je passais mes journées à enquêter ou à rédiger des articles sans intérêt, et je prenais sur mon temps de sommeil pour écrire nouvelles et romans, invariablement refusés par des éditeurs blasés. Ils ne publiaient en fait presque plus rien, excepté des rééditions de vieux livres sans intérêt, des œuvres de propagande et quelques écrivains à la mode (les deux derniers se recoupant souvent). C’était comme ça partout.
    « Vos textes n’ont rien d’original… » « Nous ne publions plus de fiction… » « Cela n’est pas rentable… » « Qui lit encore aujourd’hui ? Il faudrait déjà que les gens sachent lire… »
    Voilà ce qu’on me répondait le plus souvent.

    Joshua, pourtant, vit une de ses nouvelles éditées au sein d’un recueil dans l’année qui suivit notre diplôme. Je le félicitais, mais le cœur n’y était pas. Après ça, je ne cessais de m’éloigner de lui. Sa réussite ne faisait que mettre en valeur mes propres échecs. Il publia plusieurs livres et l’un d’eux fut même un best seller qui demeura un sujet de conversation de la haute des mois durant. Cela me fit sourire d’imaginer mes parents à un diner, débattant de la profondeur sémantique de l’œuvre d’un prolétaire qu’ils n’auraient même pas regardé dans la rue. J’achetais le livre, à un prix exorbitant pour mes pauvres revenus. Sur la couverture, il y avait une image d’une ville rayonnante sous une puissante lumière, qui ne pouvait être autre qu’Amber. Je ne me souviens pas du titre. Je le rangeais au fond d’un tiroir, et je ne l’ouvris jamais.
    Mon ancien ami avait gravi le chemin inverse au mien. Tandis que je plongeais aveuglément dans la misère, il parvint, par la force de son caractère et la qualité de son art, à se faire une place parmi les plus riches de la cité. Je le détestais pour ça, entretenant à son égard une rancune que je ne voulais pas retourner contre moi-même.

    Un jour, je reçu par courrier son livre, celui que j’avais déjà. En guise de dédicace, il avait juste écrit :
    « J’y suis arrivé, je vois le sommet. Ton dévoué Joshua. »
    Furieux de ce que je pris comme une provocation indécente, je tentais de déchirer le volume, puis devant la résistance des pages, je le jetais dans mon poêle.

    Quelques jours plus tard, j’appris sa mort, en parcourant la rubrique faits divers de mon journal. Il s’était suicidé.

    Cet épisode acheva de me convaincre de l’absurdité de l’existence. Je cessais tout à fait d’écrire, mis à part mes articles minables.

    J’ai vécu plusieurs années dans la quatrième branche, avant de déménager bien malgré moi dans la cinquième lorsque le loyer des studios d’artistes devint trop élevé pour moi. J’ai eu plusieurs petites amies. La plupart du temps, ça ne dure pas plus de quelques mois. Elles se rendent vite compte que mon beau parler n’est guère qu’une façade et finissent toujours par claquer la porte en me traitant de minable.
    J’ai acquis une réputation de fouille-merde dans des milieux divers, et c’est vrai que je passe l’essentiel de mon temps à rechercher des sujets susceptibles d’appâter les journaux. Je possède à ce titre des contacts un peu partout, quelques appuis utiles pour mes réseaux d’informations… Mais personne ne me fait vraiment confiance, et ils ont bien raison. D’ailleurs, c’est réciproque. C’est ainsi que marche le business…




    FAMILLE :
    Mao est fils unique. Il n’a plus de rapports avec ses parents depuis ses vingt et un ans, mais il n’a pas vraiment de ressentiment à leur égard. Il sait très bien que c’est son propre entêtement qui l’a mené là où il est aujourd’hui. Seulement, il n’envisage pas de les revoir. Désormais, ils vivent dans un monde différent.
    La mère de Yǔ -Wei s’appelle Jīng-Cuì Mao.
    Son père s’appelle Xióng-Hòu Mao.


A votre tour !

    NOM/PSEUDO : Eolk

    ÂGE : 20 ans

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    Un univers comme je les aime, un bon niveau d’écriture, un design agréable… Rien à redire !

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Pierre E. Janns
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Pierre E. Janns


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tu traînes où ? : Vous pourrez me trouver dans 'La première branche' là où je réside. Sinon, à l'école.
ton job ? : Je ne travaille point. Je suis un écolier.
ça gaz ? : Malheureusement, je ne peux vous dire oui.

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MessageSujet: Re: Plume ou Ancre   Plume ou Ancre Icon_minitimeMer 9 Sep - 19:04

Alors alors, et bien je ne vois rien qui cloque !!!!
Fiche Validée Very Happy
Bienvenue parmi nous et bon jeu ^^
(il faut attendre un peu avant que tu sois en couleur, c'est l'admin qui le fait ^^)
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MessageSujet: Re: Plume ou Ancre   Plume ou Ancre Icon_minitime

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